1°) Origine 1226 – La Guerre des Albigeois
Avignon, qui avait adopté la cause albigeoise, et qui était la plus forte place du midi, assiégée depuis 3 mois, est réduite à capituler devant le roi de France.
Le 14 septembre 1226, fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, Louis VIII, roi de France, père de Saint Louis, chef de la croisade, décide une cérémonie expiatoire.
Vêtu d’un sac de couleur cendre, il prend la tête d’une procession, escorté du cardinal légat, de 60 évêques, des barons français et de la foule avignonnaise, vers la chapelle de la Sainte Croix, située hors les murs, pour y prier le Saint Sacrement (l’hérésie albigeoise ne reconnaissait pas la Présence Réelle).
Pour soutenir cette dévotion eucharistique, née de la piété royale, une confrérie fut instituée pour assurer une permanence de l’adoration du Très Saint Sacrement dans ce lieu.
Telle fut l’origine de la Dévote et Royale Compagnie des Pénitents Gris d’Avignon.
2°) Le Miracle de la Séparation des Eaux
Le 30 novembre 1433, le Rhône déborde, la chapelle est envahi par les eaux. Une douzaine de confrères vont en barque jusqu’à la chapelle pour mettre à l’abri des eaux le Saint Sacrement exposé.
Quel n’est pas leur étonnement que de voir les eaux s’écarter pour les laisser passer à pieds secs, comme les eaux de la Mer Rouge devant Moïse !
Chaque année, le dimanche le plus proche du 30 novembre, les pénitents, pieds nus et la corde au cou, font à genoux le chemin laissé libre par les eaux, du fond de la chapelle jusqu’à la table de communion.
Ce miracle fut à l’origine d’un courant de dévotion sans pareil dans l’histoire de notre ville.
3°) L’Arc en Ciel des Confréries
A la fin du XVème siècle, sur le modèle des pénitents gris, se créent d’autres confréries, souvent appelées confréries de battus ou de disciplinés, donnant un caractère pénitentiel plus important, pendant ces périodes de grandes épidémies que traverse l’Europe. En 1488 apparaissent les Pénitents Noirs Florentins sous le vocable de la Nativité de Saint Jean Baptiste sous l’égide des Augustins. Ils se vouent aux soins des malades, à la sépulture des morts et assistent les convertis.
En 1527, fondation des Pénitents Blancs sous le vocable des Cinq Plaies de N.S.J.C., sous l’égide d’abord des Carmes Déchaussés, puis des Dominicains. Leur chapelle se trouve Place Principale et leur vocation est le soin des malades.
En 1547, création des Pénitents Bleus sous le vocable de notre-Dame de la Piété et sous l’égide des Carmes. Leur vocation est d’apporter les soins aux malades de l’hôpital de Notre-Dame de fenouillet.
En 1586, fondation des Pénitents Noirs de la Miséricorde sous le vocable de la Décollation de Saint Jean-Baptiste. Ils se vouent aux soins des prisonniers et des insensés. Ils ont le privilège, chaque année, de gracier un condamné à mort. Leur chapelle est accolée à l’actuelle prison, rue Banasterie.
En 1662, fondation des Pénitents Violets sous le vocable de la Sainte Famille sous l’égide des grands Carmes. La façade de leur chapelle est toujours visible place du Grand Paradis.
En 1700, fondation des Pénitents Rouges sous le vocable de Notre-Dame de la Réconciliation. Ils avaient leur chapelle rue Carreterie, en face de « La Belle Croix »
Cet Arc en Ciel montre l’apogée des confréries en Avignon au cours du XVI et XVIIème siècles.
Au sein de l’église, les pénitents se distinguent par leur spiritualité et leur dévotion.
Au cours d’importantes processions, les confréries se rassemblent, affirmant ainsi une piété populaire et ostentatoire qui marqua durablement l’église et la cité d’Avignon.
Supprimées en 1792, trois confréries seulement se reconstituent sous la Restauration : les gris, les noirs et les blancs.
La Dévote et Royale Compagnie des Pénitents Gris, la plus ancienne, fête ses 775 ans d’existence en cette année 2001.
4°) Les Pénitents
Ce sont des civils, fidèles à l’église catholique, groupés en Confréries locales qui ont pour objet, dans un esprit de pénitence, une œuvre de culte ou de charité : Adoration du Saint Sacrement, Processions, Hôpitaux, Pompes Funèbres, Assistance aux prisonniers…
L’habit des pénitents ne diffère que par la couleur. Il comprend toujours 3 éléments :
-La robe de toile grossière, véritable « livrée » de pénitence ;
-La capuche ou cagoule, fixée à la robe, pour se couvrir le visage en signe d’humilité ;
-La corde nouée autour de la taille pour se donner la discipline.