La Restauration des tableaux de Nicolas Mignard
Il y a de cela plusieurs années quatre tableaux du peintre Nicolas Mignard, jusqu’alorsexposés dans la rotonde de la chapelle, ont subi d’importants dégats provoqués par des insectes qui ont dévoré le support de ces oeuvres (la toile du tableau). Un travail de restauration a été récemment entrepris afin que ces oeuvres puissent à nouveau être exposées dans la chapelle.
Le montant de ces travaux s’élève à 5000€ par tableau. Nous faisons donc appel à vos dons pour nous aider financièrement dans cette tâche.
Nous vous proposons dans le dépliant ci dessous de découvrir ces oeuvres, ce qu’elles représentent et leur auteur.
Vous y trouverez également un bulletin de souscription pour nous envoyer vos dons.
Merci!
Nicolas Mignard, dit Mignard d’Avignon
(Troyes 1606 – Paris 1668)
Il fut formé à Troyes, à Fontainebleau et à Paris, comme son frère Pierre. À part un séjour à Rome (1635-36) au cours duquel il étudia attentivement A. Carracci, Nicolas Mignard fit la plus grande partie de sa carrière en Avignon. Ce n’est qu’en 1660 qu’il gagne Paris; il est reçu à l’Académie en 1663 et consacre ses dernières années à la décoration du palais des Tuileries ; sa réputation est alors l’égale de celle de son frère. Si ses portraits ne sont plus connus que par la gravure (citons pourtant son Molière, Paris, Comédie-Française) si ses œuvres mythologiques sont devenues rares (Mars et Vénus, 1658, musée d’Aix-en-Provence ; cycle décoratif, en partie d’atelier, au musée d’Avignon), ses compositions religieuses — conservées en grand nombre à Avignon (église Saint-Pierre, chapelle des Pénitents gris et des Pénitents noirs, 6 tableaux à Notre-Dame-des-Doms ; Saint Bruno, 1638, Saint Simon Stock, 1644, Déploration du Christ, 1655, au musée) ou dans la région (bel ensemble au musée, notamment le Christ et les Docteurs, 1649, et à l’église de Villeneuve-lès-Avignon, églises de Tarascon, Apt, Cavaillon notamment) — font de lui l’un des peintres français les plus importants de sa génération. La quasi-totalité des dessins de l’artiste est entrée au Louvre en 1978. Une exposition a été consacrée à Nicolas Mignard à Avignon (palais des Papes) en 1979.
Extraits de la conférence donnée le 18 novembre 2014 au musée Vouland pour la restauration des trois tableaux:
Ces tableaux ne sont pas datés avec précision et leur austérité ne rend pas la tâche facile pour les experts.
Antoine Schnapper estime que St Ignace ne serait pas antérieur à 1650 étant donné l’exécution qu’il qualifie d’un peu « fruste »
Saint Benoit est exécuté quant à lui avec plus d’aisance et on peut constater l’analogie avec le même saint, représenté dans une autre œuvre de 1645, actuellement exposée à Rochefort du Gard, qui a cette même poste extatique.
[…]
Tous ces tableaux ont été saisis à la Révolution. Selon l’inventaire de l’an II, Saint Benoit et Saint Ignace auraient été saisis chez les Religieuses de Notre Dame, rue des ortolans.[…] Un autre inventaire contredit cette origine : Selon V. Meynet, directeur du premier musée de la ville, dont il publia un précieux catalogue en l’an X (1802 ?) et qui a hébergé ces toiles jusqu’en 1810, elles auraient plutôt été saisies chez les religieuses bénédictines de Saint Laurent (le couvent était à l’emplacement actuel de l’opéra théâtre).
En 1816, de nombreuses œuvres sont réattribuées et ces toiles sont réattribuées à la chapelle des Pénitents Gris (cf Inventaire de la Mairie de 1817 On y constate d’ailleurs que les cadres de st benoit et de st Ignace font partie des rares cadres à ne pas avoir été achetés pour l’occasion par les pénitents gris, car ils étaient ceux d’origine).
Histoire contemporaine
Ces toiles ont été plusieurs fois prêtées pour des expositions. C’est la dernière d’entre elles, l’exposition de la « Peinture en Provence au XVIIe siècle » en 1978 à Marseille, qui leur a été fatale.
Lors de la restauration des œuvres en vue de l’exposition, une des farines utilisées contenait de œufs d’insectes qui ont éclos puis proliféré entre la toile et la couche picturale bien au-delà de la durée de l’exposition, dévorant la toile mais laissant la couche picturale apparente intacte. Il a donc fallu que l’une de ces œuvres, la Visitation, en arrive à un tel point de dégradation que la toile se décroche de son cadre et chute au sol pour que les pénitents gris se rendent comptent de ce qui se passait discrètement sous la croute de peinture.
Cette toile est toujours en attente de restauration, les finances manquant, étant donné son état désastreux (notamment du fait de sa chute)
Ce désastre n’étant finalement la faute de personne, aucun moyen extérieur n’est venu nous aider à financer ce travail. Nous l’avons récemment entrepris avec le concours de M. Taormina, et le résultat est miraculeux comme vous pouvez le constater, comptant notamment sur l’aide de mécènes pour nous aider à le financer. Merci donc d’avance pour votre générosité, des bulletins des souscription sont disponibles à l’entrée